Sortie à la nouvelle station de forage de Pons
"Ce mardi 8 octobre 2024, des élèves et des étudiants du lycée polyvalent de Mauriac se sont rendus à la station de forage de Pons, située dans la vallée du Mars (Cantal). L’objectif de la visite était de sensibiliser les éco-délégués à la gestion de l’eau et aux processus de traitement, et de permettre aux BTS « Métiers de l’eau » de première année de faire des prélèvements qu’ils pourront étudier par la suite en classe avec leurs professeurs.
MM. Brugeat et Mathey, professeurs du BTS Métiers de l’eau, M. Allauze, laborantin et Mme Moineuse, assistante d’éducation et animatrice des éco-délégués, ont accompagné les étudiants de première année BTS Métiers de l’eau et les lycéens éco-délégués à la station de forage de Pons. Celle-ci a fait l’objet de deux ans de travaux qui viennent de s’achever. Durant cette période, elle est restée en fonctionnement.
Cette station alimente une partie de l’eau potable de l’agglomération de Mauriac. Avant sa modernisation, il y avait un barrage en amont, et l’eau était prélevée dans la rivière du Mars. Aujourd’hui, quatre forages ont été créés pour prélever l’eau dans la nappe alluviale, le barrage a été démoli, et grâce à ces modifications, il y a un impact direct sur la rivière qui n’est plus pompée.
L’essentiel de l’eau potable est cependant capté sur les trente-trois sources autour d’Espinassolles (au niveau des estives d’Anglard-de-Salers), la station de Pons fonctionnant essentiellement de mai à octobre, lorsque les sources produisent moins.
La station peut prélever jusqu’à 3000 m³ maximum par jour, mais cela ne se produit pas. En moyenne, c’est environ 1100 m³ par jour ; en été, cela peut monter à 2000 m³.
Le site a été totalement automatisé et sécurisé, la station est maintenant pilotée à distance. Cependant, un agent du syndicat des eaux de Mauriac vient une fois par semaine. Les élèves ont notamment pu découvrir toutes les étapes par lesquelles l’eau passe, du captage par les forages dans la nappe alluviale sous les prairies, jusqu’au château d’eau de Barbari.Les professeurs ainsi que M. Dabertrand du syndicat des eaux de Mauriac ont détaillé et expliqué aux élèves présents le fonctionnement de la station. Lors de la visite, nous avons pu voir un des quatre forages et à l’intérieur de la station :
1ère étape - Cascade oxydante : L’eau arrive d’abord dans une cascade d’aération pour éliminer l’excès de fer en apportant de l’oxygène naturellement.
2ème étape - Coagulation : Elle tombe dans un bassin de 4 m³ où un réactif (le Pax) est ajouté pour permettre l’agglomération des matières en suspension (ex : la terre) en micro-flocs.
3ème étape - Floculation : L’eau arrive dans un bassin de floculation de 52 m³ où elle est légèrement mélangée afin que les micro-flocs continuent à s’agréger pour former des macro-flocs.
4ème étape - Décantation : L’eau arrive dans un bassin de décantation de 330 m³ où il n’y a plus d’agitation afin de permettre la sédimentation des macro-flocs.
5ème étape - Filtration : L’eau passe dans deux bassins de 26 m3 remplis d’aquamandix® qui retiennent le manganèse. L’eau traverse ces couches de matériaux filtrants (environ 1,2 m d’épaisseur) avant d’arriver dans des tuyaux où se fait le traitement de désinfection.
6ème étape - Désinfection : Au chlore gazeux pour neutraliser les bactéries. Parfois, de la soude peut être ajoutée pour ajuster le pH entre 7 et 8, mais cela n’est pas toujours nécessaire. L’eau est maintenant parfaitement rendue potable.
7ème étape - Pompage : Il y a trois pompes, mais seulement deux fonctionnent en même temps, la troisième pompe étant une pompe de secours.
L’eau passe dans une conduite souterraine de 30 cm de diamètre et est propulsée à 25 bars vers le château d’eau qui se situe 250 m plus haut (cette conduite mesure quatre km).
Dans la salle de pompage, il y a également deux autres pompes ; celles-ci servent à envoyer de l’eau traitée pour le nettoyage des filtres. Lorsque les bassins filtrants nécessitent un nettoyage, de l’eau est envoyée sous les bassins afin de nettoyer les sables, puis cette eau très chargée en fer, manganèse et flocs, est stockée dans des bassins extérieurs dans lesquels les matières solides se déposent, tandis que l’eau « épurée » rejoint le Mars. Ce système permet de ne pas polluer la rivière. Les dépôts restants dans les fonds de ces bassins sont retirés par une entreprise extérieure.
Il y a aussi un compresseur d’air pour faire fonctionner les vannes et portes « guillotine » des bassins. Avant les travaux, tout cela se faisait manuellement.
En cas d’urgence, un groupe électrogène alimenté par du courant de haute tension est prévu en cas de grosse coupure d’électricité.
Cette ressource si précieuse qu’est l’eau et tous ces processus pour la rendre consommable nous questionnent sur l’importance de l’économiser. Cette sortie a suscité chez les éco-délégués des prises de conscience, de la curiosité, des questionnements et des discussions, notamment sur ce que chacun pourrait faire chez lui (installer des toilettes sèches, des systèmes divers pour récupérer l’eau de pluie pour les machines à laver, les cuves pour stocker l’eau des douches vers les WC, les produits ménagers polluant l’eau, les piscines naturelles, etc)."
MARJORIE MOINEUSE