Un devoir de mémoire primordial : Transmettre l’histoire de la Résistance à l’échelle locale

1942, une France divisée en deux parties, les tensions affluent, les Français sont perdus et cherchent une solution pour survivre dans ce tumulte. En 1943, Pierre Jacquin arrive dans le Cantal, et plus précisément sur le chantier colossal du Barrage de l’Aigle. Il fuit le Service du Travail Obligatoire (STO) et trouve refuge auprès d’André Decelle, chef de la Résistance sur la zone du barrage, ces derniers se lient d’amitié et une confiance s’installent entre eux. Pierre Jacquin rentre dans le réseau de la Résistance et travaille donc aux côtés de milliers de réfugiés de toutes nationalités, venus travailler et résister au barrage de l’Aigle.

Le 28 mars 1944, le jeune Jacquin, 23 ans, prend le train à la gare de Mauriac pour rejoindre Clermont-Ferrand afin de transmettre des informations, il ne se doute pas une minute que ce voyage est pour lui un aller sans retour, puisqu’il est par la suite arrêté à Clermont, torturé pendant un mois : il ne parle et sauve ainsi le réseau de Résistance du barrage. Il est déporté le 12 mai 1944 au camp de Dora. De par son courage et sa détermination sans faille, cet homme revient vivant de son périple en mai 1945. Cette histoire peut s’apparenter à celle de millions d’autres déportés, qui ont tous autant souffert les uns que les autres.

Néanmoins, c’est dans un devoir de mémoire que la fille de Pierre Jacquin est venue à la rencontre des élèves de Terminale le 26 janvier 2024. En effet, Catherine Jacquin-Bacos a rencontré l’entièreté des élèves le vendredi matin afin de raconter l’histoire de son père, puis a pu échanger plus en détail avec le groupe de Terminales de la spécialité Histoire-Géographie Géopolitique Sciences Politiques (HGGSP), pendant deux heures. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du programme de l’Education nationale avec le thème « Histoire et mémoire », en effet, Mme Jacquin-Bacos a tout d’abord mis en avant l’histoire touchante de son père, pour ensuite se centrer sur un devoir de mémoire auquel elle participe vivement.

Conserver une mémoire du passé, voilà l’objectif de la fille de Pierre Jacquin, qui a décidé d’écrire un livre « Mon père, ce survivant » [aux éditions L’Harmattan, 2023], sur la vie de ce dernier. C’est avec émotion et fierté qu’elle en parle aujourd’hui, elle décrit la vie son père comme courageuse et déterminée.

Grâce à cette intervention, les élèves ont pu capter tout l’enjeu et l’importance de garder une mémoire du passé, de leurs ancêtres et des combats qui ont été menés. Cela leur a permis de dialoguer avec une personne directement concernée par des faits historiques qui se sont déroulés à proximité de chez eux, et d’enrichir leur culture sur la nécessité du travail de mémoire.

En outre, ce travail mémoriel s’effectue de différentes manières à l’heure actuelle, sous la forme de livres, comme celui de Mme Jacquin-Bacos, mais également grâce au cinéma ou à des associations qui font perdurer les souvenirs auprès des jeunes générations à venir. (Texte écrit par Adèle-Marie Duval, élève de Terminale)